
Le schéma de Penfield est le point de départ en neurologie de nombreuses choses. Il mettait en évidence la proximité des zones cérébrales impliquées dans la motricité de la main et de la motricité de la face. Ce voisinage cortical permet de penser que les caractéristiques neurosensorielles et morphologiques de la zone buccale et de la main sont très liées, d’où l’intérêt d’utiliser le signe en même temps que l’oral.
Qui est l’homunculus ?
C’est un terme latin qui signifie «petit homme». En 1950, Penfiel a dessiné une carte qui permet de visualiser l’assignation des aire motrices et sensorielles du cortex cérébral humain aux diverses parties du corps, illustrant ainsi son architecture fonctionnelle.
Dans l’image, nous pouvons observer ce qu’on appelle “homoncule moteur et homoncule sensoriel“. Ce que Penfield cherche à montrer c’est le fait que toutes les parties du corps n’ont pas des surfaces dédiées sur le cortex qui sont proportionnelles à leur taille réelle sur le corps. L’aire, ou l’étendue biologique, occupée par une fonction ou un organe donne une indication de son importance proportionnelle dans le corps humain. La main et la bouche occupent plus de la moitié du cerveau.


Les mains : créatrices du monde
« Avec les mains, l’être humain conçoit son environnement. Elles sont les outils exécuteurs de l’intelligence. Les mains sont créatives, elles peuvent produire des choses. María Montessori.

Les mains auraient-elles aussi quelque chose à nous raconter sur nos pensées et la façon de les communiquer ? Une croyance veut que le langage soit essentiel à la pensée et tire la conclusion qu’il n’y a pas de pensée sans langage. Mais qu’en est-il ? Les recherches de Susan Goldin-Meadow sont orientées sur le développement du langage et de la pensée au cours de la petite enfance et elles ont mis en évidence la dynamique existant entre le geste et la parole.
Des enfants non exposés au langage peuvent en inventer un grâce à l’intervention de leurs mains. C’est donc leur esprit qui façonne leur langage et non le contraire. Ils pensent et ensuite, ils créent le langage. Tel un esprit caché dans le creux de nos mains qui crée le langage. Pour affirmer cela, Susan Goldin-Meadow a observé un groupe de jeunes bambins sourds nés dans des familles entendants non signantes. Aucune exposition à une langue des signes et une impossibilité d’entendre la langue orale. L’observation montre que chaque petit de la cohorte utilise ses mains pour communiquer avec l’ensemble de la famille. Les gestes créés par ces petits sont nommés « gestuelle de la maison ». Chaque gestuelle de la maison est donc unique comme l’enfant auteur, mais le plus étonnant est que tous les enfants utilisaient leurs signes dans une même structure. Une communication gestuelle naturelle — Levent Beskardès.